CORFU

  • Pontikonisi
    Pontikonisi

La petite église d'Agios Merkourios, au village d'Agios-Markos 17 km au nord-est de la ville de Corfou, construite vers 1074-1075 dispose de fresques (dont on retrouve des échos ailleurs dans l'île) dans le style d'Osios Loukas (monastère byzantin proche de Delphes), ce qui prouve la position charnière de Corcyre entre la Grèce et l'Italie.

Entre Normands et Byzantins

En mai 1081, Robert Guiscard, en route vers Constantinople avec 1 300 chevaliers et plusieurs milliers de fantassins, s'empara de Corcyre où la garnison impériale se serait rendue sans combattre selon certaines sources, ou après une longue résistance selon Anne Comnène. Elle affirme aussi que l'île bénéficia d'une certaine indépendance vis-à-vis du pouvoir normand. Bohémond, laissé à la tête de l'expédition, battit en retraite au printemps 1083 et une flotte vénitienne reprit Corcyre dans l'année. L'année suivante, une nouvelle expédition de Robert Guiscard vers la Grèce affronta trois fois la flotte vénitienne. Vaincu à deux reprises, il triompha la troisième. Cette victoire lui offrait Corcyre, toujours porte d'entrée en Grèce où sa troupe s'installa pour l'hiver. La typhoïde décima son armée. Robert Guiscard décéda sur Céphalonie en 1085. Sa mort permit à Alexis Ier Comnène de contrôler à nouveau Corcyre. La flotte de celle-ci dégagea Durazzo, nouveau nom de son ancienne colonie Épidamne, assiégée par Bohémond en 1108.

Régulièrement menacée par les Normands de Sicile, Corcyre fut assiégée, sans succès, durant six mois pendant l'hiver 1122-1123 par Venise à qui Jean II Comnène venait de retirer ses privilèges commerciaux à Constantinople et qui cherchait à se venger.