CORFU

  • Pontikonisi
    Pontikonisi

La guerre civile

La guerre en Grèce eut des conséquences à Corcyre même qui se trouva en proie à la guerre civile d'après Thucydide.

En 427-426 av. J.-C., la guerre civile faisait rage à Corcyre entre les démocrates et les aristocrates. Les prisonniers qui avaient été faits lors des batailles à propos d'Épidamne avaient été libérés, soit en échange d'une énorme rançon, soit en échange de la promesse qu'ils feraient tout pour réconcilier leur cité et Corinthe. Ils essayèrent de tenir leur engagement, mais, à la suite d'un vote, il fut décidé que Corcyre resterait l'allié d'Athènes. Il semblerait que le parti aristocratique ait été favorable à Corinthe, alors que le parti populaire penchait pour Athènes. Les différents chefs des deux partis se citèrent d'abord en justice. Péithias, chef du parti populaire, fut acquitté des charges, politiques, qui pesaient contre lui. Il assigna alors ses adversaires en justice, cette fois-ci, sur une accusation de sacrilège. Les cinq membres du parti aristocratique furent condamnés à une très lourde amende. Péithias, personnage influent du Conseil, insista pour que celle-ci fût payée. Les aristocrates et leurs partisans s'en prirent alors physiquement aux démocrates. Péithias fut attaqué et tué dans la salle même du Conseil, avec une soixantaine d'autres personnes présentes. Ses partisans se réfugièrent sur une trière athénienne.

Les aristocrates réunirent alors l'Assemblée des citoyens et lui firent voter la neutralité de la cité dans la guerre. Une trière corinthienne transportant des émissaires de Sparte aborda à Corcyre et peu de temps après, le parti aristocratique lança une nouvelle attaque contre le parti démocrate. Ce dernier fut d'abord vaincu. Les survivants se réfugièrent sur l'Acropole. Ils étaient aussi encore maîtres du port Hyllaïque. Les démocrates réussirent à se rallier les esclaves, en leur promettant la liberté, tandis que les oligarches faisaient venir huit cents mercenaires. Le lendemain, un nouvel affrontement eut lieu. Les démocrates le remportèrent. Les aristocrates, pour éviter la prise de l'arsenal mirent le feu aux bâtiments autour de l'agora.
 
Le lendemain, Nicostratos, un stratège athénien, arriva avec 12 navires et 500 hoplites messéniens. Il obligea les différents partis à accepter son arbitrage. Les aristocrates responsables de la rébellion et en fuite devaient être jugés pour leurs actes ; une amnistie serait déclarée pour tous les autres ; et une alliance serait conclue avec Athènes. Il fut aussi décidé d'échanger des vaisseaux de guerre entre les deux cités. Les démocrates pensaient pouvoir se débarrasser de leurs adversaires politiques en les envoyant à Athènes. Plutôt que d'embarquer, les partisans des aristocrates, près de quatre cents, se réfugièrent dans les temples des Dioscures et d'Héra. Ils furent persuadés d'en sortir et exilés sur un îlot.