histoir

L'île fut à nouveau conquise par les Normands, menés cette fois par Roger II de Sicile en 1147. Elle était défendue parÉtienne Hagiochristophorite (en), futur auteur de la tentative d'assassinat d'Isaac II Ange à l'instigation d'Andronic Ier Comnène. Roger II installa dans la citadelle une garnison de 1 000 hommes. Manuel Ier Comnène la libéra après un long siège lors de l'hiver 1148-1149.

Profitant des troubles à la mort de l'empereur Andronic, le roi normand de Sicile Guillaume II attaqua l'Empire byzantin, en suivant la route habituelle par Durazzo, prise en 1185. L'hypothèse que la flotte normande ait conquis à cette occasion Corcyre et le reste des iles ioniennes, remontant à une conjecture de Karl Hopf et souvent affirmée par les auteurs ultérieursN 7, n'est mentionnée par aucune source ancienne et semble improbable ; selon une source occidentale contemporaine l'ile était en tout cas en 1191 toujours (ou à nouveau) entre les mains de l'empereur byzantin auquel elle devait un tribut annuel en or.

L'Empereur Manuel avait créé un Duché de Corcyre, d'Épire et d'Étolie qu'il donna à son fils Alexis puis à Michel. La mise en place d'un archevêché métropolite deJanina et Corcyre pourrait dater de cette époque.

En 1054, le Schisme plaça Corfou, appartenant alors à l'Empire byzantin, dans le giron de l'Église orthodoxe. Il n'y avait alors pas de catholiques sur l'île. Le premier évêque catholique n'est attesté qu'à partir de 1228. Benjamin de Tudèle ne rencontra qu'une seule famille juive sur Corfou, celle d'« un teinturier, du nom de Rabbi Joseph ».

Le Despotat d'Épire

 

Lorsque les Croisés de la Quatrième croisade y firent escale au printemps 1203, les habitants refusèrent de recevoir le prétendant à l'Empire Alexis IV et bombardèrent la flotte vénitienne ; en représailles les Croisés ravagèrent une partie de l'île. Corcyre changea ensuite souvent de mains. Elle connut une domination génoise (1205) avec l'occupation par le pirate Vetrano puis vénitienne (1205-1214), avant de revenir dans le giron grec (1214-1267). Durant la période vénitienne, ledoge Pietro Ziani confia en fief héréditaire l'administration de l'île à dix familles de la noblesse vénitienne à condition d'en assurer la défense et de verser la somme de 500 hyperpérions (monnaie d'or byzantine) tous les ans à la Sérenissime. Ce système allait être à nouveau utilisé lorsque Venise reprendrait le contrôle de l'île au xive siècle.