Histoire de Corfu

CORFU » Histoire de Corfu

Berthier intégra dans ses troupes régulières quelques milliers d'Albanais chassés du continent par Ali Pacha,. Le colonel Minot fut chargé de commander ce « régiment albanais » principalement composé de Souliotes, qui avait pour but de défendre les îles parce que l'Empereur s'était engagé à ce qu'aucun « soldat de ligne français, italien ou napolitain » ne le fasse. L'expérience fut un échec, les Albanais plus habitués à la guérilla des montagnes eurent du mal à accepter la discipline militaire. Ils se mutinèrent même à de nombreuses reprises, notamment en octobre 1809, lorsque les Britanniques s'emparèrent des autres îles Ioniennes.

Berthier fut remplacé dès 1808 par celui qui avait été jusque-là son adjoint : François-Xavier Donzelot. En 1810, Mathieu de Lesseps prit le relais de Julien Bessières au poste de commissaire impérial.

De 1809 à 1814, la garnison française de Donzelot résista au blocus britannique et n'évacua l'île qu'après le Traité de Paris, sans capitulation. Cependant, la situation de Corfou se dégrada : les lampadaires (400 en 1807) n'étaient plus que 15 en avril 1814 et le Sénat corfiote décida de les supprimer pour réaliser des économies. Le papier timbré fut à son tour supprimé le mois suivant. De 1807 à 1814, la France avait dépensé 60 millions de Francs à Corfou, principalement dans l'entretien des fortifications.

Le général britannique Campbell demanda la reddition de la ville le 7 mai. Le 19 mai, Donzelot fit reconnaître par le Sénat corfiote Louis XVIII comme nouveau protecteur de l'île ; Lesseps devint alors commissaire général du gouvernement français et non plus commissaire impérial. Le 3 juin, le général de Boulnois, commissaire de Louis XVIII vint annoncer à Donzelot l'arrivée imminente d'une flotte commandée par Cosmao destinée à l'évacuation pacifique des troupes françaises. Le 6 juin, le pavillon royal blanc flottait sur les citadelles. Le 12 juin, les troupes françaises embarquaient. La convention de Paris du 23 avril 1814 n'autorisait à emporter que 39 pièces d'artillerie (une pour 1 000 hommes). Cent trente pièces furent embarquées. Le général Campbell protesta. Donzelot le mit au défi de venir les chercher. Les Britanniques laissèrent faire.