Histoire de Corfu

CORFU » Histoire de Corfu

La constitution ne reconnaissait comme religions officielles que les rites orthodoxe ou anglican dont les cultes pourraient être publics. Les autres religions étaient tolérées et protégées. Les massacres de Juifs du Péloponnèse lors de la guerre d'indépendance grecque amenèrent sur Corfou une grande quantité de Juifs réfugiés.

Les Britanniques, les gouverneurs successifs principalement, ne furent pas très populaires dans les îles. Ainsi, Sir Thomas Maitland (1815-1824) fut surnommé « King Tom » par les Britanniques eux-mêmes. Les Grecs, quant à eux, l'appelèrent « L'Avorteur » à cause de son attitude lors de la guerre d'indépendance grecque. Il décida en effet la neutralité des îles lors du conflit, mais fit emprisonner les patriotes grecs et ordonna même l'exécution de certains d'entre eux. Son successeur Sir Frederick Adam (1824-1835) se rendit impopulaire à cause de ses dépenses somptueuses. Alors qu'il avait épousé une Corfiote et qu'il encourageait les arts (il soutint le poète zantiote Dionýsios Solomós par exemple), on lui reprochait d'avoir presque mené la République à la faillite. Sir Howard Douglas (1835-1841) fut l'un des moins impopulaires, grâce à son action en faveur de l'économie locale et parce qu'il obligea ses fonctionnaires à apprendre le grec moderne.

Cependant, Sir Howard Douglas institua dans les îles Ioniennes une mesure de reconnaissance de la noblesse de certaines familles qui fut considérée comme vexatoire. De nombreuses familles avaient été inscrites sur le Libro d'Oro lors de la période vénitienne. Les Britanniques n'en reconnurent qu'une petite partie : trente-deux seulement sur Corfou dont les Capodistrias.

La modernisation des îles (routes, ponts, écoles, université, hôpitaux, développement du commerce et de l'industrie) date de la période britannique. Un collège, un lycée et une bibliothèque furent construits sur Corfou. Lord Guilford fit ouvrir l'université de Corfou le 29 mai 1824. Sir Howard Douglas permit la mise en place de la Banque Ionienne (qui existe encore de nos jours) afin d'encourager les prêts aux agriculteurs locaux. Le système judiciaire ionien fut copié sur le système britannique. Les impôts directs disparurent presque totalement, remplacés par des taxes sur les importations et les exportations.

Une première tentative britannique d'autonomisation de la République des Îles Ioniennes eut lieu sous le mandat de Lord Seaton (1843-1848). Il pensait que les îles pouvaient être rattachées au Royaume grec. Il encouragea le développement de la vie politique : il accorda la liberté de la presse et organisa des élections libres. Ses libertés ne convinrent à personne : le parti pro-britannique lui reprocha d'accorder trop de pouvoir aux Grecs ; le parti grec trouvait ses mesures insuffisantes et continua de considérer les Britanniques comme des oppresseurs. L'opposition grecque fut menée par Andreas Mustoxidi.