Histoire de Corfu

CORFU » Histoire de Corfu

Dans l'ensemble de la Grèce, les Juifs disposaient, à la fin du xixe siècle, de tous les droits et devoirs civiques et politiques, comme n'importe quel autre citoyen. La constitution du pays ne faisait, en effet, pas de différence entre les religions. Cette situation était due à l'histoire particulière de Corfou. Les privilèges et libertés des Juifs corfiotes furent étendus à l'ensemble des Juifs de Grèce lors de la rétrocession des îles Ioniennes. Le Sénat ionien s'en était assuré, à la suggestion d'Adolphe Crémieux, alors président de l'Alliance israélite universelle.

Malgré tout, l'animosité de la population chrétienne locale ne disparut pas. En 1891, des émeutes antisémites eurent lieu pour s'opposer à la participation des Juifs aux élections. Une jeune fille juive, Rubina Sarda, périt dans les événements. La rumeur se répandit alors qu'un crime rituel avait été commis. Une partie de la population juive préféra quitter l'île, pour Salonique principalement, les territoires ottomans étant plus accueillants. C'est à la suite de ces évènements que la famille d'Albert Cohen s’établit à Marseille.

En 1911, un recensement donnait pour l'île 95 451 habitants.

Plus précisément :

  • Population de la ville de Corfou : 27 397, dont 4 000 catholiques, 2 700 juifs et 1 400 Maltais
  • Garitsa (faubourg de la ville de Corfou) 2 411
  • Anemomylos (faubourg de la ville de Corfou) 681
  • Stratia (faubourg de la ville de Corfou) 274
  • San Rocco (faubourg de la ville de Corfou) 2 551
  • Dans le reste de l'île :
    • Analipsis 153
    • Kondokali 261
    • Govino 244
    • Hypso 50
    • Spartillas 783
    • Skripéro 953
    • Pellékas 825
    • Santi-Déka (Haghii Déka) 889
    • Gastouri 1 181
    • Benizza 344

Les départs de Juifs se poursuivirent, en 1928, la communauté juive de Corfou comptait 1 820 personnes50.