Histoire de Corfu

CORFU » Histoire de Corfu

Il semblerait que l'incident à Ioannina n'ait été que crapuleux. Des bandits albanais sans motivation politique furent soupçonnés. La commission d'enquête internationale jugea que la Grèce avait fait tout son possible pour arrêter les coupables qui ne furent cependant jamais retrouvés. Mais, le Duce en profita pour tenter de s'emparer de Corfou. L'Italie bombarda l'île et l'occupa militairement (ainsi que Paxos, Antipaxos, Érikoussa et Mathraki) du 31 août 1923 jusqu'au 27 septembre et le paiement par la Grèce d'une indemnité de 50 millions de lires (un peu plus de 2 millions de dollars de 1924). Cette occupation contrevenait au Traité de Londres du 14 novembre 1863, car l'Italie n'avait pas fait partie de ses signataires et ne pouvait donc évoquer les « raisons de sécurité » qui avaient fonctionné pour la France en 1917. Alors qu'en parallèle se déroulait l'occupation de la Ruhr par les troupes françaises, cet incident fut un des premiers grands tests de laSociété des Nations. L'Italie obtint le paiement de l'indemnité financière qui fut exigée de la Grèce par la SdN. L'organisation internationale commençait déjà à se discréditer, bien avant les années 1930.

Corfou devint alors une « région frontière spécifique » de 1924 à 1961.

La Seconde Guerre mondiale

L'Occupation italienne

Après la réponse « Όχι » de Ioánnis Metaxás à l'ultimatum de Mussolini, le 28 octobre 1940, l'Italie attaqua la Grèce. Corfou subit alors un certain nombre de bombardements aériens : 1er, 2 et 11 novembre. La plupart des combats se déroulèrent ensuite en Épire et en Albanie, sur le continent en face de Corfou.

Le 6 avril 1941, l'Allemagne nazie vint au secours de son allié italien en mauvaise posture face aux Grecs.

L'île fut occupée par les Italiens de 1941 à 1943. La capitulation italienne face aux alliés le 1er septembre 1943 eut des conséquences importantes pour Corfou. Les soldats italiens se rallièrent au gouvernement Badoglio. Les Allemands décidèrent alors de les désarmer. L'île fut alors bombardée et conquise par l'Allemagne nazie (13 au 23 septembre 1943). Les combats furent sanglants entre les partisans grecs aidés des soldats italiens passés de leur côté et les troupes allemandes. Les bombardements britanno-américains à la fin du conflit aggravèrent la situation. Un quart de la ville fut ainsi détruit, dont le Parlement ionien, le théâtre municipal, la bibliothèque et ses 70 000 volumes ainsi que quatorze églises et leurs fresques de l'école ionienne.